"La Russie doit payer pour ses crimes"

Le 3o novembre 2022, la Commission européenne présenté une litanie d'options juridiques aux États membres de l'Union européenne pour s'assurer que la Russie est tenue responsable de ses atrocités commises en Ukraine. Parmi ces options figurent le soutien continu au travail de la Cour pénale internationale (CPI), la collaboration avec la communauté internationale à la création d'un tribunal international ad hoc ou d'un tribunal hybride spécialisé pour enquêter et poursuivre le crime d'agression de la Russie, et la création d'une nouvelle structure gérer les avoirs publics russes gelés et immobilisés.

Les atrocités de Poutine en Ukraine ont suscité des réponses juridiques sans précédent, y compris l'engagement de la CPI. Comme la Commission l'a confirmé, 14 États membres de l'Union européenne enquêtent déjà sur les crimes internationaux perpétrés par la Russie en Ukraine. L'Union européenne soutient également pleinement les enquêtes de la CPI sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité en Ukraine. Cependant, comme la Russie n'est pas partie au Statut de Rome, la CPI ne peut donc pas enquêter sur le crime d'agression perpétré par la Russie. À ce titre, la Commission européenne propose deux options pour combler cette lacune en créant « un tribunal international spécial indépendant fondé sur un traité multilatéral ou un tribunal spécialisé intégré dans un système judiciaire national avec des juges internationaux – un tribunal hybride ».

Parmi les États favorables à la création d'un tribunal spécialisé pour le crime d'agression figure la France. Selon un communiqué, la lutte contre le crime d'agression est une priorité. La France "soutient également pleinement le système judiciaire ukrainien et la Cour pénale internationale, tous deux compétents pour mener des enquêtes impartiales et indépendantes visant à garantir la responsabilité des responsables de tels crimes".

Plusieurs États et experts ont travaillé sur une proposition visant à établir un tel mécanisme.

La Commission européenne a souligné que "la Russie et ses oligarques doivent indemniser l'Ukraine pour les dommages et les destructions qui sont causés". En mars 2022, la Commission a mis en place un mécanisme spécial, appelé « groupe de travail sur le gel et la saisie », pour coordonner les réponses des États membres à cet égard. Selon un communiqué de la Commission européenne, les États membres ont jusqu'à présent gelé 19 milliards d'euros d'avoirs appartenant aux oligarques russes. En outre, près de 300 milliards d'euros des réserves de la Banque centrale russe sont bloqués. En octobre 2022, le Le Conseil européen a demandé à la Commission d'identifier des options pour avoir utilisé des avoirs gelés pour la reconstruction de l'Ukraine.

La Commission européenne a maintenant fait plusieurs propositions sur la manière d'utiliser les avoirs gelés pour reconstruire l'Ukraine, notamment de « mettre en place une structure pour gérer les fonds publics gelés, les investir et en utiliser le produit en faveur de l'Ukraine [et] une fois les sanctions levées , les actifs de la Banque centrale devront être restitués. Cela pourrait être lié à un accord de paix, qui indemnise l'Ukraine pour les dommages qu'elle a subis. Les actifs qui devraient être restitués pourraient être compensés par cette réparation de guerre. »

La Commission européenne doit discuter de ces options avec les États membres et décider des prochaines étapes.

Alors que les États et les organismes internationaux continuent de recueillir des preuves d'atrocités, d'enquêter et d'explorer des voies de justice, rien ne doit être laissé au hasard. Les atrocités de Poutine en Ukraine ont mis à l'épreuve notre capacité à nous unir dans l'effort commun pour garantir la justice et la responsabilité. Cet effort a bien progressé jusqu'à présent. Cependant, de nombreuses questions juridiques nécessitent encore une attention et des efforts de collaboration. Ces mesures juridiques ne visent pas seulement à répondre aux atrocités de Poutine, mais envoient également un message fort à tous les autres dictateurs qui partagent les aspirations de Poutine – qu'attaquer un autre État souverain ne sera pas toléré et recevra des réponses décisives. Nous n'avons pas réussi à le faire en 2014. Cependant, cela ne se reproduira plus jamais.

Source : https://www.forbes.com/sites/ewelinaochab/2022/12/02/european-commission-russia-must-pay-for-its-crimes/