La Cour internationale de justice ordonne à l'Azerbaïdjan de lever le barrage routier du Haut-Karabakh

Le 22 février 2023, la Cour internationale de Justice (CIJ), l'organe judiciaire principal des Nations Unies, commandé des mesures provisoires pour faire en sorte que l'Azerbaïdjan mette fin au blocage du corridor de Lachin. L'ordonnance, qui a un effet contraignant, stipule que la République d'Azerbaïdjan doit, dans l'attente de la décision finale dans l'affaire et conformément à ses obligations en vertu de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CERD), prendre toutes les mesures à sa disposition pour assurer la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Lachin dans les deux sens.

Le couloir de Lachin est bloqué par des manifestants azerbaïdjanais depuis le 12 décembre 2022, qui protestent contre la question de l'exploitation illégale présumée des ressources naturelles dans le Haut-Karabakh. La manifestation, bloquant le corridor de Lachin, a interrompu la circulation normale des personnes et des biens à l'intérieur ou à l'extérieur de l'enclave, y compris la nourriture, le carburant et les fournitures médicales, entraînant des pénuries de produits dans l'enclave.

Le 28 décembre 2022, l'Arménie, dans une affaire en cours devant la CIJ, a déposé une nouvelle demande en indication de mesures conservatoires. Dans la demande, l'Arménie déclare que, le 12 décembre 2022, l'Azerbaïdjan "a orchestré un blocus de la seule route reliant les 120,000 XNUMX Arméniens de souche du Haut-Karabakh au monde extérieur". L'Arménie a demandé plusieurs mesures provisoires pour remédier à cette situation et rétablir l'accès au Haut-Karabakh.

En expliquant sa décision sur les mesures conservatoires, la CIJ a confirmé qu'au moins certains des droits revendiqués par l'Arménie en vertu de la CIEDR sont plausibles. Elle a en outre conclu qu'il existait un lien entre la mesure demandée et les droits plausibles que l'Arménie cherche à protéger. La CIJ a indiqué qu'« un certain nombre de conséquences ont résulté du [blocage du corridor de Lachin] et que l'impact sur les personnes touchées persiste à ce jour. Les informations dont dispose la Cour indiquent que la perturbation du corridor de Lachin a entravé le transfert des personnes d'origine nationale ou ethnique arménienne hospitalisées au Haut-Karabakh vers des installations médicales en Arménie pour des soins médicaux d'urgence. La CIJ a en outre déclaré que les preuves disponibles indiquent "des obstacles à l'importation dans le Haut-Karabakh de biens essentiels, entraînant des pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres fournitures médicales vitales". La CIJ a constaté que cela pouvait avoir un impact préjudiciable grave sur la santé et la vie des individus.

La CIJ a conclu que « la méconnaissance alléguée des droits jugés plausibles par la Cour peut entraîner des conséquences irréparables pour ces droits et qu'il y a urgence, en ce sens qu'il existe un risque réel et imminent qu'un préjudice irréparable soit causé avant que la Cour ne rende une décision finale dans l'affaire. En conséquence, la CIJ a ordonné à l'Azerbaïdjan, dans l'attente de la décision finale dans l'affaire et conformément à ses obligations au titre de la CIEDR, de prendre toutes les mesures à sa disposition pour assurer la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Lachin dans les deux sens.

Il n'est pas encore clair si l'Azerbaïdjan suivra l'ordre. Bien que l'ordonnance soit contraignante, cependant, la CIJ n'a aucun moyen de l'appliquer.

Source : https://www.forbes.com/sites/ewelinaochab/2023/02/25/international-court-of-justice-orders-azerbaijan-to-end-nagorno-karabakh-roadblock/